Faciliter l’usage de l’Afest et de la VAE, mode d’emploi (UHFP 2023)

Une Université d’Hiver sur la formation a abordé la question de savoir comment la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) et l’Afest (Formation d’Adultes par la Validation des Savoirs et des Compétences acquis en Situation de Travail) pouvaient être mieux comprises par les entreprises et les salariés. REVA, projet du ministère du Travail, vise à améliorer le processus de VAE en accompagnant les candidats dès la phase d’éligibilité, en rationalisant la constitution et le maintien des jurys et en mettant en place une source de financement unique. L’objectif est de faire passer le nombre de VAE réussies de 25 000 à 100 000 en trois ans. Afest en tant que méthode pédagogique a des expériences réussies à tirer, selon Franck Savann de l’AEFA. La VAE est également vue comme un outil prometteur pour le recrutement, Pôle Emploi menant actuellement une expérimentation à l’Afest pour aider les TPE et PME. La réforme VAE, promulguée en décembre 2022, vise à simplifier les démarches administratives, notamment dans la phase d’éligibilité. Un service public numérique doit devenir le point d’entrée unique de la VAE.

 

Le gouvernement entend « simplifier » les dispositifs de transition

 Carole Grandjean, la ministre de l’Enseignement et de la Formation professionnels, veut simplifier les dispositifs de transition professionnelle qui sont complexes et peu utilisés.

Elle souhaite revoir le contrat de professionnalisation pour en faire un outil d’accompagnement plus efficace et est opposée à la fusion des contrats d’apprentissage et de professionnalisation.

Une nouvelle révision des coûts-contrats d’apprentissage est prévue pour juillet 2023.

La ministre salue les efforts pour réviser les diplômes et prône l’alignement des ministères certificateurs et des commissions professionnelles consultatives avec les standards de France compétences.

Elle veut améliorer la qualité de la formation en définissant les objectifs de manière plus précise.

Comment adapter la formation aux transitions numérique et écologique ? 

Les transitions écologique et numérique sont considérées comme des bouleversements radicaux pour la formation professionnelle. Pour s’y adapter, il est nécessaire de former un grand nombre de personnes dès maintenant, en formation initiale et professionnelle, incluant les seniors. Le contenu de la formation doit inclure les métiers verts, mais aussi construire des ponts entre les différents métiers pour faire face à la transition écologique. Les apprenants doivent également avoir une grande capacité d’adaptation car ils seront confrontés à des situations en constante évolution.

 

Régions de France réclame une prolongation du PIC « au-delà de 2023 »

Le président du Conseil régional Centre-Val de Loire et président de la commission éducation de Régions de France, François Bonneau, veut poursuivre le partenariat sur le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) avec l’Etat.

 

Il souligne l’importance de l’engagement des régions complété par l’impulsion de l’Etat.

 

Il salue les transformations qualitatives indéniables induites par le PIC.

 

Le PIC et les financements associés ont été prolongés jusqu’à la fin 2023.

 

La vice-présidente du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Florence Bulteau-Rambaud, met en avant l’engagement de sa collectivité pour la formation en adéquation avec les besoins des entreprises et l’évolution du marché de l’emploi.

 

France compétences « encore dans le déploiement de la réforme »

France compétences est un établissement public créé en 2018 pour gérer le nouveau système de formation professionnelle en France. Il joue un rôle de plaque tournante pour le financement, de tour de contrôle et de régulateur. Le directeur général, Stéphane Lardy, dresse un premier bilan positif en déclarant que France compétences est bien identifié dans l’écosystème de la formation professionnelle, mais que la réforme de 2018 a aussi mis en évidence ses faiblesses. La régulation du système est encore en cours de construction et France compétences travaille sur différents aspects, tels que la régulation de l’apprentissage, l’enregistrement des certifications professionnelles et le système qualité Qualiopi. Le travail sur les certifications professionnelles privées est plus avancé, mais il y a encore un décalage avec les certifications publiques.

 

Des leviers de financement adaptés au secteur de la formation émergent

Le secteur de la formation est devenu plus concurrentiel avec la désintermédiation du CPF et la libéralisation de l’apprentissage. Les prestataires de formation cherchent à diversifier leurs activités en développant des leviers financiers. La finance à impact est un secteur qui s’intéresse à la formation en investissant dans des organisations qui affichent des performances financières et des résultats positifs sur le plan social ou environnemental. La Banque des territoires est une institution financière qui propose des solutions de financement aux prestataires de formation qui accompagnent des personnes fragiles ou éloignées de l’emploi, répondent aux besoins en compétences des secteurs en tension ou développent des offres dans les zones rurales, les QPV et les territoires d’industrie. Les solutions financières proposées dépendent de la structure juridique de l’organisme de formation (apports en capital et obligations convertibles pour les sociétés et d’autres formules pour les associations). La Banque des territoires travaille en partenariat avec d’autres investisseurs à impact pour fédérer les investisseurs autour de projets vertueux.

 

« Nous voulons plus et mieux pour l’apprentissage » (Carole Grandjean)

 Carole Grandjean, ministre de l’Enseignement et de la Formation professionnelle, répond aux questions du Quotidien de la formation sur l’amélioration de l’apprentissage et des aides financières. Elle indique qu’il est nécessaire de travailler sur la qualité de l’apprentissage et d’augmenter le nombre d’apprentis, en particulier ceux de niveau bac et infra-bac, et ceux en situation de handicap. Le Président de la République a annoncé la prolongation de l’aide de 6 000 € à l’embauche d’alternants de moins de 30 ans jusqu’à la fin du quinquennat. Les inquiétudes des CFA quant à la révision des niveaux de prise en charge sont abordées et Grandjean répond que le système de régulation est établi sur des critères objectifs et transparents, avec un dialogue permanent avec les acteurs. La loi créant un service public de validation des acquis de l’expérience sera appliquée avec esprit et calendrier.