L’impact du numérique sur le travail n’est pas identique, ni de même nature, selon les technologies mobilisées dans les différents secteurs de l’économie.
Les OPCA qui ont répondu à l’enquête du Conseil identifient un certain nombre de technologies qui ont déjà, ou auront un effet direct sur les métiers de leur champ.
Pour Opca 3+ (OPCA des industries de l’ameublement, du bois, des matériaux pour la construction et l’industrie et de l’inter-secteur papiers cartons), il s’agit de la diffusion au sein des organisations du BIM (Building Information Modelling) et de l’automatisation des chaînes de production et de l’extraction dans les carrières.
Actalians (OPCA des professions libérales, établissements de l’hospitalisation privée et de l’enseignement privé) observe la diffusion des outils de réalité virtuelle comme les tablettes tactiles, et des outils de rééducation robotique (télé-échographie robotisée et chirurgie robotique).
Le Fafsea (OPCA de la production agricole et des services à l’agriculture, au monde rural) note que la robotisation, le développement des automatismes et de l’électronique embarquée, les technologies pour la culture sous serre (pilotage du climat, nutrition des plantes) ont déjà et auront des impacts sur les métiers de la production végétale. Le développement progressif des robots d’élevage (robots de traite) et des robots de nourrissage en aura aussi pour la production animale.
Les OPCA identifient aussi des évolutions de l’environnement technologique, avec des effets sur les modes de consommation, de communication et d’information qui ont un impact sur les métiers des branches professionnelles de leur champ.
Actalians cite pour sa part la télémédecine, la téléconsultation, les applications smartphones comme MesPatients dans le secteur santé, les plateformes téléphoniques ou en ligne pour la prise de rendez-vous pour l’ensemble des professions libérales et, dans le secteur juridique, la signification par voie électronique et les enchères en ligne.
Opcalim (Opca du secteur alimentaire : Industrie, coopération, alimentation de détail), cite les plateformes de financement participatif agroalimentaire et agricole, l’éclosion de start-ups innovantes autour de la « Food Tech », mais aussi l’agro-écologie et la bio-économie (« ensemble d’activités économiques liées à l’innovation, au développement, à la production et à l’utilisation de produits et de procédés biologiques »).
Le Forco (OPCA du commerce), observe naturellement le développement du e-commerce, des technologies de la mobilité et de l’achat à distance (avec la 3G/4G), mais aussi celui des technologies de soutien au conseil et à la vente (tablettes à disposition des vendeurs), de gestion de la relation client (prenant appui sur le BIG DATA et la croissance du nombre de données clients exploitables). Et cela en parallèle avec les conséquences des évolutions des attentes et exigences des consommateurs, comme la communication numérique et la présence sur internet (réseaux de clients interconnectés) ou encore la transformation des points de vente physiques (magasin augmenté).
Le Fafih (OPCA de la filière tourisme, hôtellerie, restauration, loisirs) constate également une évolution des attentes de la clientèle et de la relation client avec l’utilisation généralisée d’internet pour le choix et la réservation au sein des établissements (hôtels, restaurants, thalassothérapie), des attentes renforcées de personnalisation de l’offre, elle-même rendue possible par les outils numériques, et enfin l’évolution de l’environnement concurrentiel avec l’entrée de nouveaux acteurs notamment issus du numérique.
Le spectre large des technologies mentionnées ici souligne la diversité des technologies numériques et robotiques déjà à l’œuvre dans ces larges secteurs de l’économie.
Etant donné la diversité de ces technologies, prévoir des effets sur le travail de manière globale n’est ainsi pas pertinent. En outre, pour comprendre vraiment comment la vague technologique en cours et à venir pourrait modifier le contenu des emplois, il faut affiner l’analyse et s’intéresser à la réalité des tâches effectuées par les travailleurs eux-mêmes et le niveau de qualification exigé pour les accomplir.
C’est dans cette optique que le COE a poursuivi son travail, en mettant au cœur de ses réflexions la question des compétences et du management.
Et c’est avec profit qu’on en lira la synthèse, parue fin décembre 2017, sur ce BLOG, de même que le rapport lui-même, téléchargeable en cliquant ici.